James Coignard (1925-2008)

James Coignard est un peintre, graveur et sculpteur français né le 15 septembre 1925 à Tours et décédé le 7 mars 2008 à Mougins. Il est le père d'Emmanuelle Renard, artiste peintre née en 1963.
En 1956, il montre « Femmes assises », aux huiles troublées mais à la facture classique. Puis viennent d'autres figures, rustres, frustres, dans la suite de Dubuffet.
C'est au travers de la peinture et du dessin que James Coignard va développer sa pensée esthétique. À la fin des années 1960, l'artiste va plus particulièrement exploiter les possibilités offertes par la gravure au carborundum.
C'est un inclassable, il touche, expérimente, essaye, et cherche inlassablement les supports, les formes et les techniques qui lui permettent de faire évoluer ses recherches artistiques. Au début de sa carrière, Coignard est assimilé aux réalistes de l'Ecole de Paris. Très vite, il devient difficile d'arrêter son travail dans l'un des mouvements artistiques de cette seconde moitié du XXe siècle ; mais, au regard de son oeuvre, il est clair que James Coignard appartient pleinement à son époque.
Marcelin Pleynet dans "James Coignard et la mémoire des signes", écrit : « l'oeuvre de James Coignard présente toutes les caractéristiques d'une oeuvre appartenant à l'espace de l'art moderne. Elle semble curieusement silencieuse dès que nous nous employons à la comparer, à la penser, à la comprendre en fonction de telles ou telles données conventionnelles.» C'est là son essence même.
En 1948, James Coignard découvre la côte d'Azur et décide de suivre les cours de l'Ecole des Arts décoratifs de Nice. À ses débuts, il est céramiste. Sa rencontre avec Paul Hervieu, galeriste à Nice en 1950, est décisive pour sa carrière. Coignard expose pour la première fois à Beaulieu-sur-Mer et c'est par l'intermédiaire de Paul Hervieu qu?il rencontre Braque, Matisse et Chagall.
En 1952, il déménage à Paris et installe son atelier de céramique. Il commence à exposer dans les pays scandinaves. Il épouse Mireille Poupart ; il retourne à Beaulieu-sur-mer en 1956, où il aménage un nouvel atelier. À cette époque s'y retrouvent Atlan, Christine Boumeester, Henri Goetz, Max Papart.
En 1958, Coignard cesse de pratiquer la céramique pour se consacrer à la peinture. Dans les années 1960, sa carrière prend une dimension internationale, tout particulièrement aux États-Unis et en Suède. Il voyage alors dans le monde entier et s'essaye à de nouvelles techniques comme la tapisserie et la sculpture de verre.
En 1968, avec Henri Goetz, Coignard réalise ses premières gravures au carborundum ; un procédé dont il va explorer les multiples possibilités et facettes jusqu'à la fin de sa vie. À partir de 1969, il s'intéresse aux problématiques de l'édition et travaille sur ses premiers livres d'artistes.
En 1972, il abandonne la figuration et se livre à de mystérieuses compositions muralistes, à base de carrés, avec des collages de journaux, les lettres A et B au pochoir, des flèches rouges, des graffitis. De temps à autre, on soupçonne une fenêtre ou un château médiéval. Les papiers marouflés sont froissés ou gaufrés.
Coignard épouse Sylvia Uryn en 1984. Entre 1985 et 1990, il part vivre aux États-Unis, puis s'installe définitivement à Antibes ; l'artiste y travaille inlassablement à ses oeuvres peintes et gravées.
En 1994, il reprend les figures et les visages, réduits à un cerne rustre de vitrail, désespérés, se voilant ou étirant la tête vers le ciel, sur un fond en polyptyque de couleurs limitées et expressives.
Dans les années 2000, il renforce sa collaboration avec la galerie GKM Siwert Bergström à Malmö, en Suède, avec laquelle il va continuer de développer son oeuvre gravé.